Le temps de la récolte approche pour de nombreux cultivateurs en extérieur, et c'est bien de cela qu'il s'agit. Vous avez passé des mois à nourrir et à soigner vos plantes avec soin, et le moment est venu de récolter les fruits de votre travail. La phase post-récolte est cruciale pour le processus de culture et peut faire ou défaire la qualité, la saveur et la puissance du produit final - à condition qu'il soit là au départ - il est donc important de naviguer dans ce processus avec précaution.
Malheureusement, de nombreux cultivateurs novices réduisent à néant leur dur labeur en commettant des erreurs post-récolte courantes. Il existe un certain nombre de pièges à éviter pendant la phase post-récolte, mais nous allons ici mettre l'accent sur cinq des erreurs les plus courantes commises par les cultivateurs après que la plante a été coupée de ses racines.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, les deux premières de la liste pourraient être couvertes par un seul titre - le séchage agressif - mais pour donner à ce sujet l'attention qu'il mérite, nous avons divisé ce point en deux : la déshumidification excessive et la surchauffe pendant le séchage.
1. La surdéshumidification pendant le séchage
La déshumidification est peut-être la quintessence du processus post-récolte, car c'est essentiellement la méthode par laquelle vos bourgeons de cannabis sèchent. S'assurer que l'environnement est parfait pour une perte d'humidité adéquate sans aller trop bas, et en même temps sans favoriser les moisissures, est un équilibre délicat. Une déshumidification trop agressive peut rompre cet équilibre. Un séchage agressif par déshumidification très faible peut accélérer l'évaporation de substances phytochimiques essentielles telles que les terpènes - les composés volatils en partie responsables de l'arôme et de la saveur uniques du cannabis. Il existe également un risque potentiel de dégradation des cannabinoïdes, notamment du THC, le principal composé psychoactif. Cet article contient plus d'informations sur la manière de sécher vos bourgeons en toute sécurité pour une préservation optimale des terpènes.
Une déshumidification excessive peut endommager les trichomes qui abritent ces substances chimiques importantes. Pour trouver un équilibre, il est conseillé de surveiller rigoureusement les conditions environnementales. Un hygromètre bien calibré est indispensable pour obtenir des mesures précises. L'idéal est de maintenir une humidité relative de 55 à 65 %. Cependant, dans le domaine professionnel, le séchage avec un point de consigne mobile tout au long du séchage est la meilleure solution. Par exemple, commencer à 65 % est une bonne idée, même si 58 % est le point de consigne final. Quelques jours à 65 % d'humidité relative, puis une baisse de 1 % par jour pendant 5 jours, rendent la première semaine de séchage agréable et progressive, sans être trop agressive. Il est conseillé de continuer à 60 % pendant quelques jours au cours de la deuxième semaine avant d'abaisser encore la température.
2. Surchauffer la phase de séchage
Pour les débutants, il peut être difficile de résister à la tentation de faire sécher du cannabis, surtout pour ceux qui veulent absolument goûter les fruits de leur première culture ! Cependant, et on n'insistera jamais assez sur ce point, ne faites pas sécher votre cannabis à la chaleur, car cela dégraderait gravement la qualité et diminuerait l'expérience.
Les erreurs les plus courantes à éviter
- Mettre les bourgeons récoltés dans une chaufferie
- Les laisser sous la lumière (cela devrait être un délit !)
- Les placer au-dessus des radiateurs
- Les mettre au four !
La température joue un rôle important dans la préservation des terpènes et des cannabinoïdes, et devrait être réglée à un niveau plus constant tout au long du séchage que l'échelle mobile de l'humidité relative. Lorsque le cannabis est séché à des températures élevées, il y a une perte accrue de ces composés vitaux, ce qui conduit à un produit de qualité médiocre qui peut avoir une odeur de foin indiquant un séchage inapproprié. Les terpènes sont délicats et peuvent être perdus par évaporation ou dégradation dans des conditions défavorables telles que des températures élevées.
Pour préserver l'intégrité de ces composés, la température doit être constante et osciller entre 15 et 21 °C. De nombreux producteurs artisanaux optent pour l'extrémité inférieure de cette fourchette et sèchent pendant 16 jours aux températures les plus basses. Des systèmes d'automatisation ou des environnements à température contrôlée peuvent aider à atteindre cette précision.
3. Ramasser les bourgeons lorsque le taux d'humidité est trop élevé
L'un des principes fondamentaux de la post-récolte est de s'assurer que votre produit est uniformément séché. Les bourgeons ayant un taux d'humidité élevé sont une invitation à la croissance fongique (vous trouverez plus d'informations à ce sujet dans cet article), peuvent conserver une odeur de foin et peuvent ruiner le reste du lot en étant sensibles à la pourriture des bourgeons et à la moisissure. Ces champignons se développent dans des conditions humides et propres et constituent une menace pour le cannabis récolté en produisant des mycotoxines ou en dégradant complètement le produit. Une forte humidité peut interagir chimiquement avec les structures cellulaires, réduisant la durée de conservation, tout en ayant un impact sur l'arôme et la saveur. Il convient de noter que les bourgeons humides ne se broient pas bien et que vous devrez probablement utiliser une plus grande quantité de votre fleur qu'avec des bourgeons correctement séchés. Une fleur de cannabis mal séchée peut même provoquer une sensation pénible au niveau de la gorge et de la poitrine lorsqu'elle est fumée ou vaporisée.
Avant d'être stockés ou collectés, les bourgeons doivent être correctement séchés. Un test rudimentaire, mais efficace, consiste à entasser autant de bourgeons que possible (sans les comprimer) dans un récipient hermétique (même un petit Tupperware fait l'affaire) muni d'un petit hygromètre. Laissez-le à 20 degrés pendant 12 heures et vérifiez l'humidité relative. Idéalement, vous devriez obtenir 57-60% - une activité de l'eau de 0,57 - 0,6. C'est généralement un niveau d'humidité final parfait pour un cannabis de haute qualité.
4. Ne pas fournir assez d'espace/de flux d'air pendant la phase de séchage
Une autre erreur courante après la récolte consiste à regrouper tous les bourgeons pour les faire sécher. La circulation de l'air est primordiale pour un séchage uniforme et de qualité, et pour empêcher le développement de pathogènes. L'absence de flux d'air adéquat peut créer des micro-environnements où l'humidité est piégée, ce qui crée des conditions propices à un séchage insuffisant, mais aussi à la prolifération de pathogènes. L'air stagnant ne permet pas une évaporation efficace de l'humidité et crée des poches d'humidité et un site de propagation pour les moisissures. Pour éviter cela, veillez à ce que les bourgeons soient espacés pendant la phase de séchage. Si vous suspendez des plantes entières, essayez de séparer les branches pour qu'elles laissent circuler l'air. Des ventilateurs oscillants, placés stratégiquement pour éviter tout contact direct, c'est-à-dire ne soufflant pas directement sur les bourgeons, favorisent la circulation de l'air dans la zone de séchage et peuvent être bénéfiques. Si les bourgeons sont trop serrés les uns contre les autres, le séchage prendra beaucoup de temps, ce qui entraînera probablement une baisse de la qualité et pourrait même donner lieu à un produit final malodorant.
5. Manipuler les bourgeons de manière excessive
La tentation de toucher, presser, sentir et caresser constamment vos bourgeons est omniprésente, et la manipulation excessive est une erreur facile à commettre après la récolte. Ce n'est pas un problème lorsque de grandes quantités sont produites, mais pour ceux qui travaillent à petite échelle, chaque bourgeon est précieux ! Pour beaucoup, les manipulations brutales sont souvent négligées, mais pensez aux moyens que nous utilisons pour déplacer le produit fini d'un conteneur à l'autre. Ces manipulations entraînent une perte de plus en plus importante de trichomes. La structure physique du cannabis fait que les trichomes se trouvent principalement à l'extérieur, et ces minuscules structures glandulaires, riches en cannabinoïdes, sont facilement déplacées. Une manipulation excessive ou brutale peut provoquer la rupture ou la chute des trichomes, ce qui entraîne une réduction sensible de la puissance. En outre, la manipulation peut introduire des contaminants susceptibles de compromettre la pureté du produit. La meilleure pratique consiste à minimiser le contact et, le cas échéant, à utiliser des gants pour éviter toute contamination directe, en minimisant les secousses, les bruits et les roulements !
En conclusion
La science qui sous-tend les soins post-récolte du cannabis est encore loin d'être complète. En reconnaissant et en atténuant ces erreurs de débutants, les cultivateurs garantissent un produit qui conserve sa qualité, offrant aux débutants un guide pour réduire tout dommage dans la phase post-récolte. Les utilisateurs plus expérimentés auront eux aussi des problèmes ! Les erreurs post-récolte ne sont pas l'apanage des débutants, et même les professionnels se plaignent de problèmes lors du processus de séchage ou de maturation. Cependant, le respect de quelques principes de base tels que décrits ci-dessus aidera les débutants à éviter les erreurs les plus courantes et à s'assurer que le résultat de leur culture est une fleur de cannabis de qualité, digne de l'étagère la plus haute !