La germination et l’entretien de jeunes plants de cannabis en intérieur, avant de les transplanter en extérieur, est ce que nous appelons le « durcissement », ou encore l’endurcissement, et cette méthode, couramment utilisée en horticulture et pour d'autres espèces végétales, peut considérablement améliorer le taux de survie et les performances globales des plants de cannabis lorsqu'il est prévu qu’ils seront déplacés en extérieur. Les avantages du processus de durcissement sont évidents et s’il est bien réalisé, ceci peut améliorer l’environnement naturel de culture, ou bien allonger légèrement la saison et aider à atténuer les effets des extrêmes climatiques, en début de saison.
Germination en intérieur – Un départ en douceur
Vous disposez d’un environnement contrôlé, et c’est généralement un excellent moyen de maintenir des conditions idéales pour que vos plants s’épanouissent. Lorsque vous cultivez du cannabis en intérieur, des variables telles que la température, l’intensité lumineuse et la durée d’éclairage peuvent être régulées et maintenues à des niveaux optimaux pour aider la germination et faciliter la croissance précoce. Le fait de contrôler l’environnement de culture réduit les risques de stress pour vos plantes, ce qui améliore les taux de germination et qui contribue à une croissance plus uniforme des jeunes plants, permettant un développement plus synchronisé et homogène.
Cela prépare les plants aux intempéries extrêmes, renforçant la protection contre les insectes, les larves et les microbes que nous trouvons dans tous les environnements extérieurs naturels. Les jeunes plants sont particulièrement vulnérables et moins bien équipés pour affronter des conditions météorologiques difficiles, fréquemment rencontrées en début de saison. Le gel, les vents forts ou des sols détrempés, dus à de fortes pluies, sont courants au printemps. À cela s’ajoute la menace que représentent les ravageurs, de toutes formes ou tailles, des oiseaux aux mammifères herbivores, en passant par les maladies véhiculées par les insectes. Submerger vos plantes de stress, avant qu’elles soient bien établies, est donc un pari risqué.
Démarrer vos plants en intérieur les protège des problèmes de début de saison. Sinon, c’est la seule appréciation du cultivateur qui compte, quant au moment où la saison s’est enfin stabilisée. Cependant, c’est une illusion trompeuse, car au moment où le producteur estime que le climat est enfin idéal, la saison de plantation est quasiment terminée !
Votre option de faire germer vos graines en intérieur augmente donc les chances de survie de vos plantes. Ainsi, en commençant en intérieur, vous prolongez la saison de culture, en particulier dans les régions où celle-ci est plus courte ou où le printemps est frais et humide.
Ce départ anticipé permet aussi une période de croissance plus longue, ce qui est particulièrement bénéfique pour vos plantes qui mettent plus de temps à arriver à maturité. Mais si le processus de durcissement n’est pas effectué, cela peut fortement nuire aux performances de vos plantes, une fois en plein air.
Le processus de durcissement – Préparez-vous, jeunes pousses !
L’endurcissement est le processus qui consiste à acclimater, en douceur, vos jeunes plants à un environnement extérieur plus rude, après avoir grandi dans un environnement intérieur aux conditions plus stables. Même si cela semble facile, réussir cette étape est toutefois un peu plus difficile qu’il y paraît. En faire trop et le risque est de stresser la plante et de ralentir sa croissance. En faire trop peu est une manœuvre inutile, car le plant aura de toute façon du mal à s’adapter, une fois placé à l’extérieur.
En plus de cela, il faut porter une attention particulière à la transplantation en elle-même, car éviter un choc est indispensable pour maximiser leur capacité à prospérer, en particulier pour les plantes à autofloraison. En d’autres termes, le durcissement est un processus progressif d’accumulation d’acclimatation, et sans lui, la croissance peut être freinée, voire faire périr les jeunes plants de cannabis.
L’exposition progressive est donc votre clé pour que vous réussissiez cette étape. Planifier la durée et les actions pour chaque jour est une bonne idée pour vous assurer que le processus est réalisé de manière professionnelle. Le durcissement consiste à exposer progressivement les jeunes plants à des conditions plus dures, pendant généralement une période de 10 à 14 jours.Dans la pratique, l’exposition commence par quelques heures par jour, à l’extérieur, durant la période la plus douce de la journée. Cela se fait généralement dans un endroit abrité, où les vents froids et les averses soudaines auront peu d’effet, et vous augmentez ensuite progressivement le temps d’exposition à l’extérieur de la plante. Cette progression lente dans le monde extérieur aide les plantes à s’adapter aux conditions plus difficiles, telles qu’une lumière solaire plus intense, des températures plus fraîches et des niveaux d’humidité variables. En tant que forme d’adaptation au stress, l’endurcissement des remarquables plants de cannabis est une autre manière de conquérir rapidement de nouveaux territoires, avec un peu d’aide de la part du cultivateur. Étant donné que les plantes de cannabis ont été sélectionnées depuis leur environnement naturel, certaines possèdent les éléments génétiques nécessaires permettant de survivre à des climats plus extrêmes. Toutefois, si elles n’ont pas l’occasion d’activer ces mécanismes, ces adaptations ne peuvent pas se mettre en place, avant que les plantes subissent les assauts de l’environnement qui peut prendre le dessus. C’est pourquoi ce durcissement permet aux plantes d’ajuster leur physiologie et leurs voies de réponse au stress, les préparant à résister aux éléments qui, autrement, les submergeraient. Cette adaptation comprend, pour la plante, sa production d’une cuticule plus épaisse sur les feuilles et sur les tiges, le renforcement de la tige grâce à l’exposition au vent, et de nombreux autres changements au niveau moléculaire qui aident la plante à mieux faire face à son environnement.
Durcissement progressif sur 14 jours – Exemple de calendrier
Jour 1 à 3 : 3 heures à l’extérieur dans un endroit abrité, de 13 h à 16 h
Jour 4 : 5 heures à l’extérieur dans un endroit abrité, de 11 h à 16 h
Jour 5 à 6 : 5 heures à l’extérieur dans un endroit moins abrité, plus exposé
Jour 7 à 9 : toute la journée à l’extérieur, en évitant une exposition complète aux éléments
Jour 10 à 12 : ne rentrer vos plantes que la nuit ou en cas de mauvaises conditions climatiques
Jour 13 à 14 : vos plantes vont dans leur emplacement définitif, car prêtes pour la transplantation.
Dernière étape – La transplantation
Si votre processus de durcissement a été bien mené et que vos plantes sont complètement acclimatées, elles supportent généralement bien le stress qu’est la transplantation. Il faut retenir ici que les autofloraisons sont toujours plus sensibles à la transplantation, mais cela peut bien se gérer, en planifiant en amont. L’utilisation de plates-bandes surélevées permet de réduire un peu mieux le choc de la transplantation, et le fait d’avoir un sol bien réchauffé par le soleil aide vos plantes à s’adapter plus facilement encore au changement. Si vous n’utilisez pas de plate-bande, il faut vous assurer que le sol est bien exposé à la lumière naturelle de manière à ce que sa température reste élevée. Et bien entendu, un bon drainage est essentiel pour éviter de détremper les racines, ce qui freinerait la croissance. Avoir de bonnes plantes compagnes à proximité est également très utile dans cette situation, et dans des cas plus extrêmes, une couverture plastique de type châssis froid peut être utile pour aider les plantes à s’installer dans leur nouvel habitat.
Fortes de leur acclimatation, vos plantes correctement durcies ont plus de chances d’offrir de meilleures performances et des rendements satisfaisants, leur capacité à résister au stress les rendant moins vulnérables aux problèmes environnementaux, une fois que vous les avez transplantées.
Liste de vérification – Assurez-vous que vos plants sont bien endurcis
Le durcissement de vos plants de cannabis doit commencer par une exposition à l’extérieur de quelques heures par jour, et pendant les heures les plus tièdes de la journée, souvent en début d’après-midi. Au départ, utilisez un endroit abrité pour protéger du vent fort et des averses. Augmentez progressivement les temps d’exposition sur une période de 10 à 14 jours. Gardez un œil sur la météo et ajustez le programme d’endurcissement en fonction des conditions réelles, afin d’éviter, par exemple, un gel ou des fortes pluies. Même progression pour l’exposition à la lumière directe du soleil et aux vents légers, car cela aide le développement des caractéristiques physiologiques nécessaires pour affronter l’extérieur.
Vers la fin du processus de durcissement, laissez vos plants de cannabis passer des journées entières dehors, en les rentrant uniquement la nuit ou en cas de conditions climatiques sévères. Pour leur transplantation, en particulier celle des variétés sensibles comme les autofloraisons, assurez-vous que le sol puisse être chauffé par le soleil et bien drainé, afin de réduire le choc. Envisagez d’utiliser des plantes compagnes pour créer un microclimat favorable et, si nécessaire, des protections supplémentaires comme un châssis froid pour le mauvais temps.
Lorsqu’il est bien réalisé, ce processus d’exposition progressive renforce la résilience de vos jeunes plants en extérieur, et améliore leur performance !