Une étude récente de l'Université du Nouveau-Mexique a testé le fonctionnement psychologique des étudiants qui consomment du cannabis. Les résultats sont réjouissants.
Les chercheurs ont mesuré les étudiants "récemment exposés au cannabis" et ont constaté qu'ils obtenaient de meilleurs résultats que les non-consommateurs dans des tests conçus pour mesurer l'empathie, la prise de décision morale et les comportements sociaux positifs. En d'autres termes, les consommateurs de cannabis sont des gens bien.
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L'étude de l'UNM a testé des consommateurs de cannabis pour déterminer leurs comportements sociaux. Il s'agit d'un changement bienvenu par rapport aux études habituelles faisant état de léthargie, d'apathie et de paranoïa parmi les principaux symptômes de la consommation de cannabis.
Le professeur Jacob Miguel, chercheur principal, a déclaré : "La plupart des études sur les effets de la consommation de cannabis se sont concentrées soit sur les conséquences négatives de la dépendance au cannabis, soit sur les effets physiques de la consommation de cannabis sur la santé. Presque aucune attention scientifique formelle n'a été consacrée à la compréhension des autres effets psychologiques et comportementaux de la consommation de cette plante, pourtant largement utilisée tout au long de l'histoire de l'humanité".
Comment a été menée cette étude ?
L'université a recruté 146 étudiants de premier cycle en psychologie pour l'étude "Cannabis Consumption and Social Psychological Functioning in Healthy Young Adults". Les étudiants âgés de 18 à 25 ans ne devaient présenter aucun problème de santé qui pourrait affecter les résultats.

Les chercheurs ont interrogé les étudiants sur leur consommation récente de cannabis et ont effectué des tests d'urine pour valider les réponses. La corrélation entre le témoignage des étudiants et les résultats des tests d'urine était presque parfaite. Les chercheurs ont ensuite classé les participants en fonction des résultats des tests d'urine (consommation récente de cannabis ou non).
Les tests de personnalité ont été effectués au moyen de questionnaires, chacun visant à mesurer des traits différents. Ceux-ci comprenaient l'agressivité, les comportements prosociaux, l'empathie et les principes moraux.
Qu’a révélé cette étude ?
Les résultats suggèrent que les consommateurs de cannabis modifient leur comportement, délaissant l’égoïsme au profit d'une volonté accrue de protéger les autres. Dans les tests prosociaux, où les participants ont été évalués sur leur tendance à aider les autres, les consommateurs de cannabis, hommes et femmes, ont largement dépassé les non-fumeurs.
Le test d'empathie a donné un résultat similaire. Indépendamment des circonstances ou du contexte, la tendance à la bienveillance chez les consommateurs de cannabis est donc réelle.
L'un des résultats les plus intéressants de l'étude concerne le comportement nuisible. Sur les 146 participants, les consommateurs de cannabis ont obtenu des scores nettement plus élevés en matière d'innocuité que les non-consommateurs.
Cela renforce la croyance de longue date selon laquelle les fumeurs sont un groupe agréable qui ne représente une menace que pour le contenu d'un réfrigérateur. Mais ce n'est pas tout : les consommateurs de cannabis ont également obtenu de meilleurs résultats que les non-consommateurs en matière d'équité et d'empathie sociale.
Tout ça grâce à la plante
Nous savons tous que le cannabis engendre détente et convivialité. Les résultats de l’étude le confirment. Mais quelle est la cause de ce phénomène ? Le cannabis rend-il agréable ? Ou alors les gens agréables sont plus friands de cannabis que les autres ? Les scores de prosocialité sont en corrélation avec le temps écoulé depuis la dernière consommation de cannabis des participants, ce qui suggère que les effets sont temporaires. Il semble que la consommation de cannabis soit donc à la base de ce phénomène, conclusion à laquelle adhèrent les auteurs de l’étude.
Le professeur associé Sarah Stith a en effet noté : "Le caractère temporaire des effets indique que le cannabis déclenche des changements comportementaux et perceptifs. Cette hypothèse est plus probable que celle qui verrait les consommateurs et les non-consommateurs de cannabis comme fondamentalement différents dans leurs approches de base des interactions sociales."
Merci la weed !
L'étude fait un pied de nez à une longue histoire de diabolisation du cannabis et de ses consommateurs. Dès 1936, le film de propagande Reefer Madness a largement contribué à dépeindre la plante et ses adeptes comme des criminels ayant un penchant pour les comportements asociaux.

Les études médicales et scientifiques ont lentement fait évoluer notre compréhension des effets du cannabis sur la santé, mais les stigmates demeurent. L'étude de la NMU fait suite à une enquête menée par l'université de Memphis, qui a révélé que les étudiants qui fument du cannabis sont plus motivés que les non-consommateurs.
"C'est un honneur pour moi de participer à cette recherche révolutionnaire qui montre que le cannabis peut avoir des effets bénéfiques importants sur la société", a ajouté Tiphanie Chanel, co-auteure de l'étude.
Le professeur Jacob Miguel Vigil, chercheur principal, a conclu : "Nous avons maintenant des preuves concrètes que le cannabis peut contribuer à améliorer la santé psychosociale de l'individu moyen. La prosocialité est essentielle à la cohésion et à la vitalité globales de notre société et, par conséquent, les effets du cannabis sur nos interactions avec les autres pourraient s'avérer plus importants pour le bien-être de la société que ses effets médicinaux."
Le cannabis fait-il de vous une personne plus sympathique ? Donnez-nous votre avis en commentaire.


